Jazon est né dans un village près de Chateauroux dans le Berry.
Il est orphelin.
Il a été élevé par un ami de son père, sa famille (père, mère, 2 frères et une soeur) ayant été massacré lors d'une razzia par des brigands. Il en a réchappé, caché par sa mère adoptive n'étant encore qu'un bébé.
Un manque, un vide existe au fond de son coeur mais a été comblé en parti par l'amour de ses parents adoptifs.
Son enfance fut heureuse et laborieuse : il comprit très tôt que la vie est dure et qu'il faut travailler pour gagner son pain quotidien.
Ses "parents" n'étaient pas très aisés mais ils lui ont inculqués comme à leur fille le sens de l'Honneur et de la Justice.
Il a passé avec sa "soeur Anne" le plus clair de son temps chez leur voisin Jehan, éleveur de chevaux.
Il se prit de passion pour cet animal. Pas un jour, après avoir aidé son père aux travaux quotidiens, sans qu'on le retrouve à l'écurie à s'occuper des chevaux.
Il tomba éperdument amoureux d'Elena, fille d'un notable de la ville voisine qui venait souvent au village chez sa marraine. Il était sincère, elle pas !
Elle mena la vie dure à sa soeur Anne dont elle était jalouse et lors d'un bal du village, l'humilia devant ses amis en annonçant publiquement ses fiancailles avec un noble.
Ce fut le début d'une période de malheur : une douleur intense l'avait envahi; il ne comprenait pas. Et de plus, cela affectait sa soeur et ses parents qui le voyait triste, malheureux : premier chagrin d'amour !
Heureusement, il y avait les chevaux et Jehan, qui voyait en lui un don innée pour comprendre cet animal! Il avait eu des chevaux à problème, voir dangereux qui entre les mains de Jazon faisaient ses quatre volontés!
"Il est prodigieux ce gamin !"disait-il en parlant de Jazon.
Il lui voyait un brillant avenir au sein de la cavalerie, d'autant que des troubadours italiens de passage lui avaient raconté que les "grands et les nobles français" se rendaient en Italie auprès d'écuyers de renom pour parfaire l'art de monter à cheval.
Il envisageait même de l'envoyer là-bas.
Mais le destin en décida autrement et un nouveau malheur s'abattit sur la contrée.
Cela commenca par la mort étrange des chiens du village; une sorte de peste s'abattit sur les animaux et les chevaux de Jehan furent décimés, puis ce fut le tour des habitants.
Jazon en réchappa mais ses parents, sa soeur et Jehan en moururent.
La vie devenait absurde, ne valait plus d'être vécue : il était devenu douleur; douleur vivante, oppressante, angoissante.
Il resta plusieurs jours terré dans une grange.
Une fête devait avoir lieu annonçant l'installation d'Elena et son mari au village dans la grande propriété de sa marraine! Elle avait survécue et elle venait s'installer près de chez lui!
Pour le narguer, peut-être ?
Cela le fit réagir et il décida de partir. Plus rien ne le retenait, il n'avait plus que de mauvais souvenirs!
Il fit un baluchon avec quelques affaires et s'en alla s'en se retourner : de nouveau, orphelin !
Il traversa plusieurs contrées et un jour son périple l'amena aux abords d'un gros bourg entouré par trois rochers : deux étaient surplomblés, l'un d'une église imposante et l'autre d'une chapelle.
La vision le séduit et il décida de poser du moins pour quelques jours son baluchon.
On était à Murat, le 09 janvier 1454.
Il vécut au jour le jour, comme il le faisait depuis son départ, en travaillant chez les gens, à l'église ou à la mine. Il fit connaissance des habitants de cette bourgade et commença à se faire des amis.
Puis il décida de s'installer et acheta un champ qu'il cultiva.
Il découvrit la caserne du Comté et surtout les Grandes Ecuries de l'Ost-Bourbonnais : un havre de paix !
Un avenir s'ouvrait peut-être devant lui; en tout cas l'espoir revenait tout doucement!
Il avait traversé de rudes épreuves en peu de temps et elles restaient présentes à son esprit, le tenaillaient jour et nuit.
C'est le travail quotidien qu'il avait connu depuis sa plus tendre enfance qui l'aidait à surmonter sa douleur, sa solitude, sa rancoeur contre le monde, le destin et la vie !
Et puis, à nouveau, il se retrouva confronté à une nouvelle tragédie au sein du village qui l'avait accueilli.
Les doutes et les craintes l'envahirent à nouveau : allait -il devoir repartir ? mais pour aller ou ?
C'est ses amitiés récentes qui le firent réagir : il était là pour les aider à surmonter cette dure épreuve et ce village, il s'y sentait bien après tout.
Et puis, aux Grandes Ecuries, il commencait à trouver sa place et on lui faisait confiance.
Petit à petit, le village relève la tête et Jazon a l'impression que lui aussi panse ses plaies en même temps que les habitants : il n'est plus seul.
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